Madina Legue

Acheter des produits

C’Est La Production Qui Ouvre Des Débouchés Aux Produits?

C
L’essentiel : – Économiste classique français, Jean-Baptiste Say (1767-1832) est surtout connu pour sa « loi des débouchés ». Dans son Traité d’économie politique (1803), il affirme que « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ». Il énonce donc le principe selon lequel les produits s’échangent contre les produits.

  1. En effet, la production réalisée génère une distribution de revenus aux différents acteurs qui y ont contribué;
  2. Ce flux de revenus se traduit ensuite par une demande de biens et de services et par une épargne;

Une partie du revenu revient donc à l ‘ entreprise via son chiffre d’affaire ; l’autre partie, l’épargne, permet de financer l’investissement. Pour J-B Say, il y a ainsi un équilibre entre l’offre et la demande. La loi de Say peut se résumer ainsi : l’offre crée sa propre demande.

  • Comme la production se transforme en revenus, qui eux-mêmes se transforment en demande, tout déséquilibre durable entre l’offre et la demande est impossible;
  • Dans ce raisonnement, Say considère que l’épargne est toujours destinée à l’ investissement  ; il n’envisage pas le cas d’une épargne improductive, thésaurisée;

A contrario, l’investissement n’est possible que s’il existe une épargne préalable. Le financement de l’économie par la création monétaire n’est pas envisagé par J-B Say. Comme beaucoup de ses contemporains, la monnaie est perçue comme insignifiante, un simple outil facilitant les échange.

La loi de Say pose donc les bases d’une analyse d’une économie fondée sur l’offre dans laquelle les crises de surproduction ne peuvent qu’être temporaires. Les crises durables sont donc impossibles. Cette théorie annonce l’équilibre général des néoclassiques et sera reprise par des théoriciens contemporains, les économistes de l’offre.

L’analyse de Say a fait l’objet de diverses critiques y compris chez les économistes de son temps. Ainsi, R. Malthus voyait dans cette focalisation sur l’offre une erreur et considérait que l’épargne pouvait être trop élevée et la demande insuffisante. Mais c’est surtout John Maynard Keynes qui a présenté la critique la plus aboutie de la loi de Say.

  • La critique s’appuie d’abord sur le postulat de neutralité de la monnaie auquel s’oppose Keynes;
  • L’ analyse keynésienne considérant que la monnaie peut être demandée pour elle-même, les agents économiques ne l’utiliseront pas forcément pour acheter des biens à d’autres producteurs;

Les crises générales de surproduction sont donc possibles. Selon Keynes, il faut donc revenir sur la loi de Say et considérer que c’est la demande effective qui génère l’offre. La loi de Say fonde donc les analyses d’une économie fondée sur l’offre plutôt que sur la demande ; en ce sens, la loi de Say est encore d’actualité.

Pourquoi selon Jean-baptiste Say c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ?

Chez Jean-Baptiste Say [ modifier | modifier le code ] – Jean-Baptiste Say formule ce qui sera postérieurement appelé « loi de Say » dans son Traité d’économie politique de 1803. Les formulations les plus claires de sa loi sont issues de la 6 e édition, livre I, chapitre XV, Des débouchés.

Il écrit que « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits » , car « l’achat d’un produit ne peut être fait qu’avec la valeur d’un autre ». De fait, « un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur ».

Par conséquent, « le fait seul de la formation d’un produit ouvre, dès l’instant même, un débouché à d’autres produits » [ 5 ]. La phrase, devenue adage, selon laquelle « l’offre crée sa propre demande » , n’apparaît pas dans les écrits de l’auteur et n’est qu’une reformulation a posteriori.

  • Fondamentalement, le producteur d’un produit nouveau ouvre des perspectives nouvelles d’échanges, d’une part du fait qu’il offre quelque chose de plus aux autres, et devient de ce fait plus solvable ; d’autre part parce qu’il offre par son apport l’occasion pour les autres producteurs d’un nouveau débouché pour leurs produits [ 5 ];

Le paragraphe suivant extrait du chapitre sus-cité du Traité d’économie politique de Jean-Baptiste Say résume de manière concise son argumentation : « Il est bon de remarquer qu’un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur.

En effet, lorsque le dernier producteur a terminé un produit, son plus grand désir est de le vendre, pour que la valeur de ce produit ne chôme pas entre ses mains. Mais il n’est pas moins empressé de se défaire de l’argent que lui procure sa vente, pour que la valeur de l’argent ne chôme pas non plus.

Or, on ne peut se défaire de son argent qu’en demandant à acheter un produit quelconque. On voit donc que le fait seul de la formation d’un produit ouvre, dès l’instant même, un débouché à d’autres produits » Autrement dit, plus il y a de biens produits, plus ces biens peuvent ouvrir une demande pour d’autres biens : en effet ces biens nouvellement produits peuvent être offerts en échange d’autres biens.

Qu’est-ce qu’un débouché en économie ?

 débouché Marché économique considéré comme objectif de vente pour des produits. Carrière ouverte à quelqu’un, perspective d’avenir professionnel : Un diplôme d’ingénieur qui offre des débouchés variés.

Qu’est-ce que la loi des débouchés et quelles sont ses implications ?

©Domaine public Jean-Baptiste Say est considéré comme le principal économiste classique français. Né en 1767, Il est connu pour avoir élaboré la « loi de Say » (ou « loi des débouchés »). Cette loi est essentielle pour les économistes libéraux et peut se résumer ainsi : toute offre crée sa propre demande. En pratique une entreprise qui met un bien sur le marché donne l’équivalent de sa valeur à ses salariés sous forme de salaires et à ses propriétaires sous forme de dividendes.

Par ailleurs pour Jean-Baptiste Say la gestion de quantité de monnaie en circulation dans l’économie d’un pays n’a aucun impact sur le niveau de production. On vend un produit, non pas pour récupérer de la monnaie, mais pour pouvoir en acheter un autre.

« Les produits s’échangent contre des produits », la monnaie « n’est qu’un voile », qu’un instrument pour faciliter les échanges, pour éviter le troc. Cette loi implique un équilibre global entre l’offre et la demande. Il ne peut donc y avoir de surproduction.

Il y a seulement des déséquilibres passagers, des ajustements qui seront corrigés par le jeu naturel des prix. Il considère ainsi qu’une création monétaire (l’augmentation du volume de monnaie en circulation) supérieure au strict nécessaire pour permettre les échanges de biens et services ne dope pas l’économie.

Bien au contraire, elle n’engendre que de l’inflation. La doctrine que développera plus tard Keynes prônant la relance de l’économie par l’injection de monnaie sera en totale opposition avec cette loi des débouchés élaborée par Jean-Baptiste Say.

Quelle loi a rejeté Keynes ?

Monnaie et incertitude, théorie monétaire de l’intérêt – Traditionnellement, on distingue les trois fonctions de la monnaie : unité de compte, intermédiaire des échanges et réserve de richesse, de valeur. Dans la Théorie générale , l’auteur s’intéresse surtout à la monnaie comme réserve de valeur.

Dans l’univers des «classiques», la monnaie est une réserve de valeur stérile : «qui, hors un asile de fous, voudrait utiliser la monnaie comme réserve de richesse ?» («La théorie générale de l’emploi», 1937, in  : La pauvreté dans l’abondance , p.

251). Au chapitre 17 de la Théorie générale , Keynes situe la monnaie dans une théorie générale des actifs. Certains actifs engendrent un rendement (q), la plupart subissent au cours du temps une détérioration ou supportent un coût de conservation (c). Tous les actifs ont une plus ou moins grande facilité pour transférer la richesse sous une autre forme, la prime de liquidité (l).

Le rendement d’un actif quelconque est donc : q – c + l, ou «taux d’intérêt spécifique» de l’actif. Dans le cas de la monnaie, le rendement nominal est nul (le rendement réel est même négatif en situation d’inflation), le coût de conservation négligeable et la prime de liquidité forte.

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C’est l’actif le plus liquide (1969, p. 241). Pourquoi se procurer de la monnaie plutôt que des biens de consommation et des actifs physiques ou financiers ? En fait, le «taux d’intérêt spécifique de la monnaie» est le plus élevé. Une «économie monétaire est essentiellement […] une économie où la variation des vues sur l’avenir peut influer sur le volume actuel de l’emploi et non sur sa seule orientation» (Préface de la 1 ère édition anglaise, 1969, p.

  • 10);
  • La détention d’encaisses monétaires correspond à un comportement d’adaptation à un environnement économique incertain (l’incertitude ici étant «radicale») et les anticipations jouent un rôle essentiel;

La monnaie est le «lien entre le présent et le futur» (1969, p. 295), sa possession «apaise notre inquiétude» (1937, op. cité ). Les agents doivent fixer les parts de leur revenu consommée et épargnée, le taux d’intérêt n’intervenant pas dans cet arbitrage.

  • Ensuite, ils doivent déterminer la forme sous laquelle ils vont conserver leur épargne et ce choix dépend de la préférence pour la liquidité;
  • Dans la Théorie générale , il expose les motifs psychologiques et commerciaux de la liquidité, c’est-à-dire de la demande de monnaie : 1;

Le motif de transaction. Le besoin d’encaisses se justifie par les décalages temporels entre les encaissements et les décaissements des agents économiques à l’occasion de leurs échanges. Keynes distingue ici le motif de revenu pour les ménages et le motif professionnel pour les entreprises.

Le motif de précaution. Le besoin d’encaisses se justifie pour faire face à différents besoins (dépenses imprévues, occasionnelles, obligations futures…). Ces deux premières encaisses, stables à court terme, sont une fonction croissante du revenu national (du moins en première approximation) : M1 = L1 (R) avec L’1 > 0.

Le motif de spéculation. Ce besoin d’encaisses correspond au «désir de profiter d’une connaissance meilleure que celle du marché de ce que réserve l’avenir» (1969, p. 181). Il est lié à l’arbitrage entre détention de monnaie (épargne liquide) et achat de titres (des obligations pour simplifier) sur le marché financier, selon les anticipations des agents sur l’évolution future du taux d’intérêt à long terme. Ces encaisses, instables à court terme, sont une fonction décroissante du taux d’intérêt et de l’état des anticipations : M2 = L2 (i) avec L’2 < 0. Il existe deux situations extrêmes : - Si le taux d'intérêt courant diminue fortement, tandis que le cours des obligations s'élève fortement, les agents deviennent de plus en plus «baissiers» et vendent leurs titres (i. demandent de la monnaie), anticipant une baisse du cours des obligations (et une hausse du taux d'intérêt).

À partir d’un taux-plancher, on se trouve dans une situation de préférence absolue pour la monnaie ou de «trappe à liquidité» (Dennis H. Robertson). – Si le taux d’intérêt courant augmente fortement, tandis que le cours des obligations se réduit fortement, les agents deviennent de plus en plus «haussiers» et achètent des titres, anticipant une hausse du cours des obligations (et une baisse du taux d’intérêt).

À partir d’un taux maximum, on se trouve dans une situation de préférence absolue pour les titres, ou plus généralement pour les actifs non monétaires. En situation normale, le taux d’intérêt se fixe au niveau où les ventes des «baissiers» équilibrent les achats des «haussiers».

Chez Keynes, la demande d’encaisses monétaires, pour un état donné des anticipations, s’exprime comme suit : M1 + M2 = L1 (R) + L2 (i). Qu’en est-il maintenant de l’offre de monnaie ? Exogène, elle dépend de la Banque centrale qui agit de manière restrictive ou expansive au moyen de la politique d’open market.

Chez Keynes, le taux d’intérêt se détermine par la rencontre entre l’offre et la demande de monnaie. Ce taux n’est pas la récompense de l’épargne, de l’abstinence, mais une prime pour le renoncement à la liquidité, à la thésaurisation. Keynes rejette donc la théorie «classique» selon laquelle le taux d’intérêt est déterminé sur le marché du capital, à l’intersection de l’offre d’épargne et de la demande d’investissement.

Pourquoi Oppose-t-on la théorie keynesienne et la loi de Say ?

La critique keynésienne de la loi de Say consiste non dans la remise en cause du principe général d’ajustement des marchés, mais dans l’affirmation que cet ajustement sur les marchés de biens ne garantit pas la réalisation du plein-emploi, dès lors que l’on renonce aux deux autres éléments.

C’est quoi la main invisible d’Adam Smith ?

La main invisible Autrement dit, ‘la recherche des intérêts particuliers aboutit à l’intérêt général’. C’est ce que la postérité a retenu sous le nom de ‘mécanisme de la main invisible ‘, expression célèbre qu’ Adam Smith n’utilise pourtant qu’une fois dans son œuvre.

C’est quoi un débouché ?

Possibilité d’écoulement pour une marchandise. (souvent au pluriel) Perspective d’avenir en parlant d’études ou d’une carrière.

Quel est le genre du mot débouche ?

Littré (1872-1877) – DÉBOUCHÉ (dé-bou-ché, chée) part. passé de déboucher 1

  • Dont on a ôté le bouchon. Une bouteille débouchée. Fig. Son esprit… commençant à s’ouvrir, n’était point débouché , Voltaire, Éducation d’un prince.

Version électronique créée par François Gannaz – http://www. littre. org – licence Creative Commons Attribution.

Quel est le synonyme de déboucher ?

Synonyme : décacheter, décapsuler, décoiffer, ouvrir. Contraire : boucher, fermer, reboucher.

Qui crée la demande ?

Date de la réponse: 05. 06. 2020 Bonjour, Nous vous remercions d’avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches : La façon dont vous énoncez votre question suppose que les deux notions, demande et offre, doivent nécessairement se succéder dans un ordre ou dans l’autre.

Or, d’après nos recherches, les théories économiques ne prennent pas le problème de cette façon. Tout d’abord, un dossier didactique http://www. cataropro. ch/pdf1/081117_Chap_41. pdf proposé sur le site “cataropro.

ch” définit au chapitre “41 L’économie de marché” les notions de marché, ainsi que d’offre et de demande : « L’économie de marché est un système économique dans lequel les prix se forment par le jeu de l’offre et de la demande. L’économie de marché est aussi caractérisée par la liberté individuelle, par la concurrence et par l’existence du profit.

  • ] La rencontre entre l’offre du producteur et la demande du consommateur s’effectue par l’intermédiaire du marché, d’où le terme d’économie de marché;
  • ] La demande indique les quantités d’un bien que les consommateurs sont disposés à acheter à un prix, à un moment donné;

L’offre est constituée des biens et des services que les entreprises mettent à disposition sur le marché, à un certain prix à un moment donné, pour satisfaire la demande des consommateurs. » Vous noterez dans ces définitions la notion de “moment donné” qui montre que l’offre et la demande ne peuvent être abordées théoriquement que de cette façon et non comme une succession qui serait toujours la même.

Il existe une phrase qui peut porter à confusion attribuée à l’économiste Jean-Baptiste Say qui dit que “L’offre créé sa propre demande. ” On retrouve cette idée notamment sur la fiche dédiée à cet économiste https://www.

economie. gouv. fr/facileco/jean-baptiste-say sur le site “Faciléco” du gouvernement français : « Jean-Baptiste Say est considéré comme le principal économiste classique français. Né en 1767, il est connu pour avoir élaboré la “loi de Say” (ou “loi des débouchés”).

Cette loi est essentielle pour les économistes libéraux et peut se résumer ainsi : toute offre crée sa propre demande. » Néanmoins, comme cela est expliqué dans l’article “Comment Keynes a falsifié Jean-Baptiste Say” https://bit.

ly/2XvM1qy paru le 18 décembre 2010 sur le site “contrepoints. org” : « La loi de Say Pourtant, la formulation de Say est différente. Il écrit que les produits s’échangent contre des produits. Say ne dit pas qu’il suffit de produire pour créer de la demande, la distribution de salaires assurant l’offre.

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Ce que décrit Say, c’est que pour obtenir un produit, il faut offrir un autre produit. Évidemment, on peut offrir quelque chose qui ne trouve pas preneur. Le fait de produire ne crée pas une demande. Cela permet d’obtenir autre chose.

Il faut avoir quelque chose à échanger pour obtenir autre chose. C’est une remarquable explication du mécanisme du marché. Qui n’a rien à voir avec la formule “l’offre crée sa propre demande”. » Ces éléments expliquent pourquoi une théorie expliquant laquelle de l’offre ou de la demande précède l’autre n’existe pas.

  • C’est le point de rencontre entre l’offre et la demande à un moment donné qui fait l’objet des ces théories;
  • Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche;
  • N’hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d’information ou toute autre question;

Cordialement, http://www. interroge. ch Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève.

Comment l’offre crée la demande ?

qu’est-ce que la loi des débouchés ? – Hassan Harazem

En quoi consiste la loi de Say ? – La loi des débouchés, ou loi de Say, vient compléter la théorie de la croissance d’Adam Smith. Celle-ci affirme que toute offre crée sa propre demande et s’énonce de la manière suivante : « Tout ce qui est produit est consommé ».

Quel métier où il y a des débouchés ?

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022 Tour d’horizon des métiers qui vont recruter le plus : aides-soignantes, assistantes maternelles, informaticiens, cadres commerciaux, enseignants.

Quelles sont les idées de Keynes ?

La réfutation de la loi de Say et de l’équilibre spontané des marché – L’ouvrage le plus célèbre de Keynes est sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) qui est à l’origine de la macroéconomie moderne. Keynes y récuse l’idée alors dominante qu’une économie de marché se régule spontanément pour atteindre le plein emploi de ses ressources.

Il réfute alors la loi de Say selon laquelle l’offre et la demande seraient toujours en équilibre parfait. Keynes souligne à la fois le rôle des incertitudes dans l’économie (les acteurs ne font pas toujours les bons choix, par exemple en surinvestissant ou en sous-investissant dans un secteur) et le fait que la monnaie puisse être détenue pour elle-même (l’individu thésaurise pour se prémunir contre l’avenir et se rassurer), ce qui infirme son rôle de « voile » neutre, c’est-à-dire sans influence sur le fonctionnement de l’économie, décrit par les économistes classiques.

Ces éléments font apparaître le risque d’un chômage involontaire, d’une sous-production et de crises économiques auxquels les pouvoirs publics doivent répondre.

Quelle est la pensée de Keynes ?

La pensée de Keynes – Keynes a une vision globale, macro-économique ; il ne considère pas les individus seuls, mais en groupes d’individus. Il étudie leurs actions : la consommation, l’emploi et le chômage. Il cherche à montrer que l’emploi dépend des décisions des entrepreneurs d’embaucher ou non des salariés ; cette décision dépend elle-même de la production, qui résulte de la demande des consommateurs.

  1. La demande effective joue donc un rôle primordial;
  2. Défenseur de l’Etat-providence, Keynes considère que l’Etat doit intervenir en période de crise ; il doit pour cela sortir de ses seules compétences régaliennes, propres de l’Etat gendarme;

Pour lui, le plein emploi ne peut être atteint par la seule régulation du marché sur le long terme. Pourtant, on pensait alors que le sous emploi s’inscrivait sur le court terme, et que le niveau d’emploi se régulait de lui-même sur le long terme. Keynes pense au contraire que l’économie doit être soutenue par l’Etat, par le biais de politiques monétaires et budgétaires.

Quelle est la théorie keynésienne ?

La théorie keynésienne contemporaine considère que le taux de chômage est dû à des chocs sur la demande et l’offre globale et a tendance à revenir à un taux d’équilibre ou taux naturel. Ce dernier est exogène, c’ est -à-dire soit autonome soit, s’il dépend d’un sentier de croissance, pré-déterminé.

Pourquoi Keynes dit que le chômage est involontaire ?

Les ambiguïtés de la Théorie Générale. – Quand on commence la lecture de la Théorie Générale (TG), on est en présence d’un Keynes qui s’oppose aux «postulats de l’analyse classique». Il précise dans le chapitre 2 de la TG, qu’il accepte le premier «postulat» («le salaire est égal au produit marginal du travail»), mais qu’il refuse le second («l’utilité du salaire quand un volume de travail est employé est égale à la désutilité marginale de ce volume d’emploi»).

Donc Keynes accepte la courbe de demande de travail mais rejette la courbe d’offre de travail des néoclassiques. Dans ce cas, on ne peut plus représenter un équilibre sur le marché du travail, même de sous-emploi.

L’équilibre est reporté sur l’interaction entre marché des produits et marché de la monnaie. La «théorie du chômage classique» que Keynes attaque est celle du «Professeur Pigou». Il rappelle que cette théorie accepte l’existence d’un chômage de frottement et du chômage volontaire, mais ignore la possibilité d’un chômage involontaire.

  1. Keynes définit ainsi cette troisième catégorie de chômage : «il existe des chômeurs involontaires si, en cas d’une légère hausse du prix des biens de consommation ouvrière par rapport aux salaires nominaux, l’offre globale de main-d’œuvre disposée à travailler aux conditions courantes de salaire et la demande globale de main-d’œuvre aux mêmes conditions s’établissent toutes deux au-dessus du niveau antérieur de l’emploi» ;

Cette citation indique que l’on décèle l’existence d’un chômage involontaire quand une baisse de salaire réel entraîne un niveau d’emploi plus élevé, car la demande de travail augmente, ce qui absorbe une offre de travail qui ne trouvait pas d’emploi.

Pour reprendre en des termes plus contemporains, il y a chômage volontaire si le salaire réel d’équilibre sur le marché du travail est inférieur au salaire de réservation pour une partie des travailleurs, c’est-à-dire au niveau de salaire réel en dessous duquel le travailleur préfère se retirer du marché.

Dès lors, comme le précise Michel de Vroey, «L’existence du chômage involontaire peut alors se comprendre comme sa violation [la violation du principe de salaire de réservation]. Il se produit si des agents appartiennent au groupe des non-transactants, alors cependant que le salaire de marché est supérieur à leur salaire de réservation.

] le chômage involontaire apparaît comme un cas dans lequel des agents sont incapables de réaliser leur plan optimal. ] l’introduction d’un résultat de chômage involontaire dans la théorie économique est tout sauf une baliverne, pour autant que l’on considère que l’optimisation en est la prémisse comportementale de base» .

Toutefois, il ne suffit pas de dire à quelle condition un chômage involontaire existe, il faut aussi en expliquer la cause. Keynes dans le chapitre 3 de la TG précise : «Ce n’est donc pas la désutilité marginale du travail, exprimée en salaires réels, qui détermine le volume de l’emploi [.

  • Ce sont la propension à consommer et le montant de l’investissement nouveau qui déterminent conjointement le volume de l’emploi et c’est le volume de l’emploi qui détermine de façon unique le niveau des salaires réels – non l’inverse;

Si la propension à consommer et le montant de l’investissement nouveau engendrent une demande effective insuffisante, le volume effectif de l’emploi sera inférieur à l’offre de travail qui existe en puissance au salaire réel en vigueur [. ]» . Keynes déplace donc l’explication du chômage du terrain du marché du travail vers celui de l’équilibre du marché des biens et services mais en interaction avec celui de la monnaie.

  • En effet, cette insuffisance de la demande effective s’explique fondamentalement par un blocage de l’investissement (la consommation étant mécaniquement déterminée par le revenu);
  • Ce blocage de l’investissement résulte du fonctionnement du système financier et monétaire;
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En effet, il y a absence d’ajustement automatique entre l’épargne et l’investissement (S=I), car le taux d’intérêt qui détermine I (par la confrontation avec l’efficacité marginale du capital) n’a pas d’influence sur S (l’épargne chez Keynes dépend du revenu).

Le taux d’intérêt n’est plus déterminé par l’équilibre sur le marché des fonds prêtables entre épargne et investissement comme dans le raisonnement «classique», mais sur le marché de la monnaie. Cela permet à Keynes d’affirmer que le chômage massif est lié à un blocage de l’accumulation capitaliste qui résulte d’un taux d’intérêt trop élevé par rapport au rendement attendu du capital.

Il est à remarquer qu’il n’y a pas de mécanisme de rééquilibrage automatique dans le raisonnement de Keynes : le taux d’intérêt sur le marché de la monnaie n’a aucune raison de baisser pour faire augmenter l’investissement sur le marché des biens et services afin d’augmenter le volume de l’emploi.

Seule solution : une politique de relance monétaire par la baisse des taux directeurs de la Banque centrale, qui devra être renforcée par une relance budgétaire si on est dans une situation de forte incertitude avec une préférence pour la liquidité très élevée.

On peut reformuler l’analyse de Keynes avec la notion de défaut de coordination comme le fait Abdallah Zouache : «Ainsi, nous adoptons la conception selon laquelle la démonstration de l’existence du chômage involontaire est un corollaire du principe de demande effective.

Et, d’après notre interprétation, les échecs de demande effective s’expliquent par une absence de coordination des anticipations des agents. Si les interactions entre les agents conduisent à des échecs de demande effective, le chômage involontaire apparaît comme un résultat non anticipé des interactions entre les individus.

Ceux-ci ne peuvent se rendre compte de l’imperfection de leur coordination dans la mesure où ils ne forment pas d’anticipations rationnelles et qu’ils évoluent dans un environnement d’information imparfaite» . Comme le rappelle Gilles Dostaler : «Pour Keynes, l’être humain n’est pas un calculateur rationnel, mais un être mû par des pulsions en grande partie inconscientes, parfois pathologiques et perverses.

  1. Hayek estimait de son côté que la découverte des limites de la raison humaine constituait le fil conducteur de son oeuvre;
  2. Pour les deux penseurs, l’incertitude entourant le résultat des décisions humaines est une dimension capitale de la réalité sociale, politique et économique, qui les amène à rejeter toute forme de déterminisme;

» . Ce refus du déterminisme pour analyser les comportements et les anticipations sera un réel problème pour l’analyse macroéconomique keynésienne qui va évoluer entre les hypothèses d’anticipations adaptatives et d’anticipations rationnelles.

Pourquoi le chômage keynésien Est-il involontaire ?

Il existe une théorie du déséquilibre : une synthèse entre la théorie des néo-classiques et celle des keynésiens. Il peut exister un chômage involontaire dû à des mauvaises anticipations des employeurs et l’État doit donc mener des politiques de relance de la demande.

Comment Keynes Explique-t-il la crise de 1929 ?

Contexte – Keynes écrit sa « Théorie générale » dans les années 1930. Il s’agit d’une période de crise économique mondiale qui débute avec le krach financier de 1929 et dont les conséquences sont une baisse importante de la consommation et un chômage de masse durable.

Comment Keynes définit le plein emploi ?

Contrairement aux idées reçues, ça ne signifie pas pour autant une absence totale de chômage. Le Danemark, 5,7 millions d’habitants et royaume de la «flexisécurité», semble avoir vaincu le chômage conjoncturel, avec un taux de chômage de 4,2 % depuis mai selon sa Banque centrale.

Au point de devoir trouver des mesures pour éviter une pénurie de main-d’œuvre qui pourrait plomber sa croissance (lire ci-dessous). Qu’est-ce que le plein-emploi ? Au sens strict retenu par le dictionnaire d’ Alternatives économiques, «le plein-emploi désigne une situation dans laquelle le chômage, qui peut “exister”, n’est que transitoire, car lié aux changements d’emploi des salariés».

Le plein-emploi serait donc la situation dans laquelle chaque personne qui souhaite travailler pourrait obtenir un emploi. Un rêve, vu de France. Le terme de plein-emploi apparaît pour la première fois en 1913 sous la plume de l’économiste britannique Arthur Cecil Pigou.

  • «Le plein-emploi , écrit-il, existe toujours, ce terme étant interprété au sens large comme l’emploi de tous les gens désireux d’être salariés, moins ceux qui sont empêchés de l’être, en raison d’une insuffisante mobilité, et autres frictions semblables;

» C’est dans les années 30 que Keynes le définit plus clairement. Avec lui émerge l’idée que le plein-emploi n’a du sens que dans une société essentiellement salariale, et qu’à la condition que soit théoriquement reconnue la possibilité du chômage involontaire.

Le plein-emploi est reconnu officiellement par les Etats dans l’après-guerre. Les Trente Glorieuses constituent «un âge d’or économique», qui s’étend selon la chronologie communément retenue de l’immédiat après-guerre au début des années 70 ; elles associent en effet un fort taux de croissance du PIB (environ 5 % par an en France), une progression des salaires et un faible niveau de chômage», rappellent les économistes Emmanuel Blanchard et Laurence Duchêne.

Le plein-emploi entraîne-t-il une disparition totale du chômage ? Le plein-emploi, ce n’est donc pas l’absence de chômage de toutes les personnes en âge de travailler, ni le fait que tous les actifs aient un emploi. Il n’est ni possible, ni souhaitable qu’il en soit ainsi.

Selon David Mourey, professeur de sciences économiques et sociales en lycée, dans une société dite «libre» chacun doit pouvoir, en son âme et conscience, choisir de travailler ou pas. Un citoyen peut décider de changer d’emploi (actif occupé ou chômage transitoire, avec les délais que cela implique) ou non, résume David Mourey.

Autrement dit, le plein-emploi n’implique pas l’absence de chômage, mais son maintien à un niveau incompressible. Ce niveau existe du fait des nombreux changements d’emploi qui se produisent dans toute économie : entre l’emploi que l’on quitte (contraint ou volontairement) et celui que l’on retrouve, il s’écoule toujours un peu de temps, et c’est ce temps qui détermine le chômage incompressible.

Les économistes libéraux estiment qu’en dessous d’un certain seuil de chômage, le marché du travail se tend. A cause de cette tension, les employeurs ne trouvent pas immédiatement la main-d’œuvre dont ils ont besoin – ce qui est le cas au Danemark.

Ce qui les contraint à augmenter les salaires pour attirer des employés. Cette hausse généralisée des rémunérations entraînerait donc un processus d’inflation (hausse généralisée des prix). Les tenants du libéralisme estiment que le plein-emploi est atteint lorsque ces conditions sont réunies.

  • Cette définition est contestable car elle fait porter sur les salaires l’origine de l’inflation;
  • Quels pays sont en situation de plein-emploi ? Aujourd’hui, beaucoup d’économistes estiment que le plein-emploi est un objectif à atteindre pour les gouvernements;

La France, elle, en est très loin, avec plus de 3,5 millions de personnes sans emploi. Selon les calculs de l’OCDE, la France serait en situation de plein-emploi avec 7 % de chômage (contre 9,6 % au deuxième trimestre 2016, au sens du Bureau international du travail).

Pour l’OIT (Organisation internationale du travail) le niveau de plein-emploi est estimé à un de taux de chômage inférieur à 5 %, conditions que remplit le Danemark (4,2% selon la Banque centrale danoise, 6% selon Eurostat).

En France, ce taux se situe à moins de 10 %, selon Eurostat. Parmi les autres pays européens en situation de plein-emploi, il y a l’Islande (2,1 % seulement de chômage en juillet), l’Allemagne (4,2 %), la République tchèque (4,1 %), Malte (4,7 %) et le Royaume-Uni (4,9 %).