Madina Legue

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Tout Ce Qui Existe Dans L’Univers Est Le Fruit Du Hasard Et De La Nécessité?

Tout Ce Qui Existe Dans L

Le titre de cet essai qui traite des avancées de la génétique, de la biologie moléculaire et de leurs conséquences philosophiques, est tiré d’une citation que Monod attribue à Démocrite : « Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité ».

Quelle est la différence entre hasard et nécessité?

Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité Cette phrase célèbre attribuée au philosophe grec Démocrite pose de grandes interrogations sur le monde et sur nous-mêmes. D’abord qu’entend-t-on par « hasard » et par « nécessité » ? Hasard et nécessité Le mot « hasard » vient de l’arabe az-zahr qui signifie jeu de dés. Le hasard, par définition, c’est ce qui ne correspond à aucun principe de détermination, à aucune cause particulière identifiée.

A l’opposé, la nécessité est le caractère de ce qui est nécessaire dans toutes les acceptations du terme. La nécessité désigne ainsi un rapport soit entre des événements, lié à la causalité (ce qui sous entend l’existence de lois), soit encore entre des propositions logiques (qui sous entend cette fois l’exercice de la raison).

Le hasard ne signifie pas rupture du déterminisme, mais concours de séries causales indépendantes, conduisant à une absence de rapport visible entre ce qui survient effectivement et des raisons identifiables. Lorsque l’on invoque le hasard, c’est donc en fait la complexité des phénomènes (et ainsi l’impossibilité pratique de mesurer et de prévoir) qui est en cause (comme justement dans le lancer de dé, d’où le nom de hasard).

  1. Quand le hasard signifie « coïncidence », il naît donc simplement du fait qu’aucune intelligence humaine ne peut tout prévoir;
  2. Hasard et nécessité ne s’excluent donc pas;
  3. Dans les deux cas, les lois rigoureuses de l’univers sont à l’oeuvre;

La distinction hasard – nécessité vient d’une illusion, d’une limitation de la raison et des sens. C’est une notion relative à notre conscience. Mais la distinction hasard – nécessité est aussi relative à l’individu dans sa singularité. Pour ressentir le hasard, il faut être préalablement sensibilisé à un événement.

  1. Et ce qui peut sembler hasard à l’un peut paraître prévisible à tel autre plus informé;
  2. « Otez l’homme et son attente », écrit Paul Valéry « tout arrive indistinctement »;
  3. (Fin de citation);
  4. Providentiel ou malheureux, chance ou malchance, ce que je nomme hasard n’est finalement un hasard que pour moi;

Hasard et nécessité et sens pour l’être humain Quand par « hasard » on entend non plus « coïncidence », mais « contingence », le hasard désigne alors, plus généralement, l’absence de sens, le caractère irrémédiablement fortuit d’une réalité, perçue comme accidentelle, et à laquelle on ne peut attribuer de raison.

Par opposition à une réalité nécessaire, qui devait de tout temps être. Ne sommes-nous pas nés par hasard, d’un invraisemblable concours de circonstances, dans un monde qui y semble indifférent ? Le fait que nous soyons ce que nous sommes relève de hasards multiples de notre histoire personnelle.

Enfin, ne nous sommes-nous pas engagés dans la voie initiatique par le hasard d’une amitié ou d’une rencontre ? En remontant maintenant aussi loin que l’on peut, la Science nous indique que notre monde est ce qu’il est du fait d’un incroyable réglage des constantes physiques fondamentales, qui sans cela n’aurait donné lieu qu’au chaos.

Que dire enfin de l’apparition de la vie et de la conscience, événements auxquels la science actuelle attribue une probabilité incroyablement faible ? Mais à l’inverse, on peut être tout autant troublés par le caractère de nécessité impérieuse des choses.

Ainsi, nous nous prétendons individus libres, mais ne serions-nous pas surtout le produit que ce que le monde et notre vie passée a déterminé en nous ? Sommes-nous donc le produit d’un hasard aveugle, ou bien celui d’une nécessité implacable ? Ou encore autre chose ? Ceci pose le problème existentiel de savoir d’où nous venons et ce que nous sommes.

Mais un fait hasardeux a beau se présenter comme le résultat d’un invraisemblable concours de circonstance, il n’en est pas moins l’effet d’une implacable concaténation causale, d’une chaîne de hasards absolument nécessaires les uns aux autres.

Hasard et nécessité ne sont finalement qu’une autre façon de dire que les choses sont ce qu’elles sont. Tout est coïncidence et tout est nécessaire. C’est là le mystère du sens de la vie. Le point de départ de notre quête de sens. Ceci doit, je pense, nous inciter en premier lieu à l’humilité et à la tolérance.

  1. Mes conceptions du moment, les points de vue que j’incarne doivent toujours faire l’objet d’un questionnement sincère, de remises en cause, d’un perfectionnement progressif;
  2. Le point de vue de l’autre, arrivé par son propre chemin à un tout autre avis ou ressenti, doit avoir toute ma considération, et pourra probablement élargir mon champ de compréhension;

Non pas que tout se vaille parce que tout aussi absurde et relatif, bien au contraire. En second lieu, si nous voulons nous rapprocher de ce que nous sommes, c’est une démarche de dépouillement et d’introspection qu’il nous faut adopter ; pour approcher la part de se qui EST vraiment en nous même.

  • D’où l’adage impérieux de nous connaître;
  • Ceci se fera paradoxalement par une ouverture au hasard, par l’écoute de l’Autre et une nouvelle relation avec le monde, avec les autres, avec nous-même;
  • Ceci montre bien que l’un des aspects de notre recherche de vérité, n’est nullement un savoir à acquérir sur le monde, au sens de ses lois matérielles, mais une recherche de sens;

Hasard, nécessité et sens « Le caractère général du monde » écrit Nietzsche, « est de toute éternité chaos, non pas au sens de l’absence de nécessité, mais au contraire a sens de l’absence d’ordre, d’articulation, de forme, de beauté, de sagesse, et de tous nos anthropomorphismes esthétiques, quelque nom qu’on leur donne ».

C’est là un point de vue, celui d’une absurdité totale de notre condition humaine. Plus près de nous, le biologiste Jacques Monot concluait son ouvrage justement nommé « Le hasard et la nécessité » sur une acceptation sereine de l’absurdité du monde, lequel s’avère émerger d’une suite de hasards et de nécessités : « l’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’univers d’où il a émergé par hasard.

[…Ceci] heurte notre tendance humaine à croire que toute chose réelle dans l’univers actuel était nécessaire, et de tout temps ». Pourtant, il me semble que notre quête de sens ne peut s’en satisfaire. D’abord, nous croyons au moins à la capacité de nous perfectionner.

  1. C’est notre « foi » maçonnique;
  2. Il sous-entend une part de liberté et donc de responsabilité au plus profond de notre être;
  3. Ensuite, qu’il faille trouver un sens déjà présent caché, ou le construire, peu importe finalement;

Si l’univers a une finalité, dans laquelle nous nous inscrivons, c’est notre devoir de la découvrir et d’y œuvrer. Si l’univers était dénué de sens, ce ne serait pas moins notre dignité d’homme de construire ce sens. Dans tous les cas, le sens ne relève pas de la révélation mais d’un acte de construction.

  • C’est là qu’est je crois le propre d’une démarche spirituelle, qui ne présuppose nulle croyance religieuse particulière;
  • D’ailleurs, Jacques Monod ajoute, en parlant de l’homme : « Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part;

À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres ». (Fin de citation). L’homme a bien un choix, et ce choix peut être de donner un sens à son existence. Simone Weil, elle, écrivait « L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner ».

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Hasard, nécessité et vie Mais revenons à la phrase de Démocrite et à la vision du monde des penseurs présocratiques. Avant était la pensée magique. Tout ce qui survenait était caprice ou fins inconnaissables de divinités.

La vision pré socratique est la pensée d’un monde gouverné par des lois, et donc susceptible d’être appréhendé par la raison. L’objet est la particule en mouvement, c’est une conception atomiste et mécaniste du monde. Pour citer Démocrite : « Rien ne vient du néant, et rien, après avoir été détruit, n’y retourne.

  1. Les atomes se déplacent dans tout l’univers en effectuant des tourbillons et c’est de la sorte que se forment les composés : feu, eau, air et terre »;
  2. Cette conception est toujours valable dans la pensée moderne : le monde est fait d’un nombre incroyablement grand de particules, agissant de manière indépendantes selon la nécessité de lois physiques;

De l’indépendance des mouvements résulte la diversité, que nous appelons entropie, et la perception d’un hasard. Mais sous la contrainte de ces mêmes lois, apparaissent les formes stables du monde : astres, terre, êtres vivants. Le philosophe Leucippe formule ainsi les choses : « Aucune chose ne devient sans cause, mais tout est l’objet d’une loi (logos), et sous la contrainte de la nécessité ».

Ainsi, le monde n’est pas chaos, et les lois de l’univers font émerger des formes, à différents niveaux d’ordre successifs, à différents plans de réalités : matière organisée, vie, conscience. Le hasard est le principe de l’expansion des possibles et de la diversité.

La nécessité est la condensation des possibles en ordre. La diversité conduit à la forme stable. La forme stable devient l’élément de base d’un nouveau plan de réalité où, à nouveau, se fera jour le hasard. L’univers ne tourne pas en rond car il y a émergence de plans successifs.

  • Le hasard est ici créateur puisqu’il donne les matériaux de la diversité;
  • L’évolution du monde est un jeu du hasard et de la nécessité, d’où se crée l’ordre du monde;
  • Les choses devaient-elle être dès le commencent ce qu’elles sont maintenant, avec la vie et la conscience ? C’est je pense une question de foi, hors de portée de la raison, car non démontrable, et où les constructions intellectuelles ne peuvent être que purement gratuites… Toutefois on ne peut nier, qu’elle devait nécessairement survenir ou non, la conscience était là depuis le départ au moins en potentialité dans les lois du monde, témoins d’un principe créateur;

Cela ne rappelle-t-il pas finalement la phrase de l’évangile de Jean : « Au commencement était le Logos » ? Hasard, nécessité et liberté Ce mouvement de création qui engendre l’ordre s’arrête-t-il à la vie et la conscience ? Je pense que l’on peut voir la démarche initiatique comme en étant justement la continuation.

Comme étant le relais que prend l’homme qui souhaite prendre part au mouvement de l’univers, et qui à vise à atteindre un nouveau plan de mise en ordre de son être conforme aux Lois de l’univers, celui de la spiritualité.

Ceci en dépassant les lois physiques qui ne sont que la partie matérielle de Lois gouvernant l’Etre. Si non passons de la construction du monde physique à celle de l’homme, nous sommes maintenant dans le domaine du monde physique mais aussi dans celui de l’Esprit, à la recherche du Principe, de la Loi Morale qui doit régler l’homme accédant à un plan spirituel.

L’homme a une liberté. Certes, ce peut être celle de faire ce que lui dicte simplement ses désirs élémentaires, dans le respect des contraintes sociales et des lois de son pays. Mais est-ce bien là la véritable liberté ? Lorsque seule la part biologique et matérielle de l’homme est à l’oeuvre, nous restons dans le déterminisme de la matière et des passions, sous l’esclavage du hasard et de la nécessité, et de la détermination des lois physiques.

D’ailleurs, on aurait bien du mal à définir cette liberté, toute relative. La véritable Liberté de l’homme, finalement, ce ne peut être que celle de son être profond, Elle ne lui est pas donnée d’emblée et reste toujours à conquérir. C’est en même temps un moyen et une fin à atteindre.

  1. La naissance à un nouveau plan d’existence, c’est le passage de l’homme profane à l’initié;
  2. Pour cela, il faut nécessairement une rupture, qui est celle de l’initiation, celle du passage du monde profane au monde sacré;

La démarche du travail initiatique est de rendre possible cette liberté, en rendant l’homme à terme réellement responsable, capable d’appréhender un jour la dimension éthique. La véritable liberté nous est peut-être suggérée par cette parole de l’évangile de Jean.

« Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit ». La conscience nous permet de dire « je » avec un sujet pensant et un objet de connaissance.

Ce n’est là qu’un préalable. Acquérir la véritable liberté, ce serait se libérer de l’enchaînement de la matière. Non pas se libérer de manière magique de ses contraintes car, être humains, nous restons bien évidemment dans la matière, mais passer du statut d’objet à celui de véritable sujet agissant, conscient de l’existence d’un nouveau plan d’ordre, et susceptible de s’intégrer dans celui-ci pour y prendre avec humilité une infime part.

  1. Certes, c’est un but bien lointain, qui relève de l’idéal, et dont l’atteinte nous sera donc à jamais inaccessible;
  2. Mais nous savons bien que ce qui est important n’est pas l’idéal but mais bien la pratique du chemin;

La démarche initiatique fonctionne par plans de conscience, et le moyen de se construire est le travail. Le travail initiatique La démarche du travail initiatique nous est donnée par le REAA légué par notre Tradition. La loge est le monde figuré où se déploie notre évolution.

Je crois que le travail initiatique est justement par essence l’acte de création. Il doit donc être régi par le Principe de l’Univers. Nous savons que nous sommes symboliquement dans le cosmos, éclairés par trois lumières que sont le soleil, la lune et le maître de la Loge.

Ces trois principes doivent éclairer notre démarche. La lune figure l’imagination. Elle ouvre le domaine des possibles. Sous son influence, nous pouvons nous ouvrir à l’autre, à nos ressentis suscités par les évocations. C’est le reflet du principe d’expansion du monde.

Le soleil figure représente la Raison qui éclaire les intelligences, et ainsi le principe de nécessité agissante, de condensation en ordre des matériaux issus de l’imagination. Le Maître de la Loge symbolise enfin le principe conscient qui s’illumine sous la double influence du rayonnement et de l’imagination.

C’est sous sa direction que fonctionne cette création en chacun opérée par le travail. Sous leur lumière nous travaillons et ensuite sortons contents et satisfaits, peut être un peu plus conscient et responsable, conscient en tout cas d’un certain ordre de finalité de l’homme dépassant celui qui était le nôtre.

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Qu’est-ce que le hasard et la nécessité?

Le Hasard et la Nécessité, sous-titré Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, est un essai du biologiste Jacques Monod, paru en 1970. Le titre de cet essai qui traite des avancées de la génétique, de la biologie moléculaire et de leurs conséquences philosophiques,.

Qu’est-ce que le hasard pur?

Citations [ modifier | modifier le code ] –

  • « Le hasard pur, le seul hasard, liberté absolue mais aveugle, à la racine même du prodigieux de l’évolution, cette notion centrale de la biologie moderne n’est plus aujourd’hui une hypothèse , parmi d’autres possibles ou au moins concevables. Elle est la seule concevable, comme seule compatible avec les faits d’ observation et d’ expérience. »
See also:  Comment Vendre Mes Légumes?

Le livre se conclut sur ce paragraphe :

  • « L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. » [ 3 ]

Qu’est-ce que le hasard?

Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité Cette phrase célèbre attribuée au philosophe grec Démocrite pose de grandes interrogations sur le monde et sur nous-mêmes. D’abord qu’entend-t-on par « hasard » et par « nécessité » ? Hasard et nécessité Le mot « hasard » vient de l’arabe az-zahr qui signifie jeu de dés. Le hasard, par définition, c’est ce qui ne correspond à aucun principe de détermination, à aucune cause particulière identifiée.

A l’opposé, la nécessité est le caractère de ce qui est nécessaire dans toutes les acceptations du terme. La nécessité désigne ainsi un rapport soit entre des événements, lié à la causalité (ce qui sous entend l’existence de lois), soit encore entre des propositions logiques (qui sous entend cette fois l’exercice de la raison).

Le hasard ne signifie pas rupture du déterminisme, mais concours de séries causales indépendantes, conduisant à une absence de rapport visible entre ce qui survient effectivement et des raisons identifiables. Lorsque l’on invoque le hasard, c’est donc en fait la complexité des phénomènes (et ainsi l’impossibilité pratique de mesurer et de prévoir) qui est en cause (comme justement dans le lancer de dé, d’où le nom de hasard).

  1. Quand le hasard signifie « coïncidence », il naît donc simplement du fait qu’aucune intelligence humaine ne peut tout prévoir;
  2. Hasard et nécessité ne s’excluent donc pas;
  3. Dans les deux cas, les lois rigoureuses de l’univers sont à l’oeuvre;

La distinction hasard – nécessité vient d’une illusion, d’une limitation de la raison et des sens. C’est une notion relative à notre conscience. Mais la distinction hasard – nécessité est aussi relative à l’individu dans sa singularité. Pour ressentir le hasard, il faut être préalablement sensibilisé à un événement.

Et ce qui peut sembler hasard à l’un peut paraître prévisible à tel autre plus informé. « Otez l’homme et son attente », écrit Paul Valéry « tout arrive indistinctement ». (Fin de citation). Providentiel ou malheureux, chance ou malchance, ce que je nomme hasard n’est finalement un hasard que pour moi.

Hasard et nécessité et sens pour l’être humain Quand par « hasard » on entend non plus « coïncidence », mais « contingence », le hasard désigne alors, plus généralement, l’absence de sens, le caractère irrémédiablement fortuit d’une réalité, perçue comme accidentelle, et à laquelle on ne peut attribuer de raison.

Par opposition à une réalité nécessaire, qui devait de tout temps être. Ne sommes-nous pas nés par hasard, d’un invraisemblable concours de circonstances, dans un monde qui y semble indifférent ? Le fait que nous soyons ce que nous sommes relève de hasards multiples de notre histoire personnelle.

Enfin, ne nous sommes-nous pas engagés dans la voie initiatique par le hasard d’une amitié ou d’une rencontre ? En remontant maintenant aussi loin que l’on peut, la Science nous indique que notre monde est ce qu’il est du fait d’un incroyable réglage des constantes physiques fondamentales, qui sans cela n’aurait donné lieu qu’au chaos.

Que dire enfin de l’apparition de la vie et de la conscience, événements auxquels la science actuelle attribue une probabilité incroyablement faible ? Mais à l’inverse, on peut être tout autant troublés par le caractère de nécessité impérieuse des choses.

Ainsi, nous nous prétendons individus libres, mais ne serions-nous pas surtout le produit que ce que le monde et notre vie passée a déterminé en nous ? Sommes-nous donc le produit d’un hasard aveugle, ou bien celui d’une nécessité implacable ? Ou encore autre chose ? Ceci pose le problème existentiel de savoir d’où nous venons et ce que nous sommes.

  1. Mais un fait hasardeux a beau se présenter comme le résultat d’un invraisemblable concours de circonstance, il n’en est pas moins l’effet d’une implacable concaténation causale, d’une chaîne de hasards absolument nécessaires les uns aux autres;

Hasard et nécessité ne sont finalement qu’une autre façon de dire que les choses sont ce qu’elles sont. Tout est coïncidence et tout est nécessaire. C’est là le mystère du sens de la vie. Le point de départ de notre quête de sens. Ceci doit, je pense, nous inciter en premier lieu à l’humilité et à la tolérance.

  • Mes conceptions du moment, les points de vue que j’incarne doivent toujours faire l’objet d’un questionnement sincère, de remises en cause, d’un perfectionnement progressif;
  • Le point de vue de l’autre, arrivé par son propre chemin à un tout autre avis ou ressenti, doit avoir toute ma considération, et pourra probablement élargir mon champ de compréhension;

Non pas que tout se vaille parce que tout aussi absurde et relatif, bien au contraire. En second lieu, si nous voulons nous rapprocher de ce que nous sommes, c’est une démarche de dépouillement et d’introspection qu’il nous faut adopter ; pour approcher la part de se qui EST vraiment en nous même.

  1. D’où l’adage impérieux de nous connaître;
  2. Ceci se fera paradoxalement par une ouverture au hasard, par l’écoute de l’Autre et une nouvelle relation avec le monde, avec les autres, avec nous-même;
  3. Ceci montre bien que l’un des aspects de notre recherche de vérité, n’est nullement un savoir à acquérir sur le monde, au sens de ses lois matérielles, mais une recherche de sens;

Hasard, nécessité et sens « Le caractère général du monde » écrit Nietzsche, « est de toute éternité chaos, non pas au sens de l’absence de nécessité, mais au contraire a sens de l’absence d’ordre, d’articulation, de forme, de beauté, de sagesse, et de tous nos anthropomorphismes esthétiques, quelque nom qu’on leur donne ».

  1. C’est là un point de vue, celui d’une absurdité totale de notre condition humaine;
  2. Plus près de nous, le biologiste Jacques Monot concluait son ouvrage justement nommé « Le hasard et la nécessité » sur une acceptation sereine de l’absurdité du monde, lequel s’avère émerger d’une suite de hasards et de nécessités : « l’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’univers d’où il a émergé par hasard;

[…Ceci] heurte notre tendance humaine à croire que toute chose réelle dans l’univers actuel était nécessaire, et de tout temps ». Pourtant, il me semble que notre quête de sens ne peut s’en satisfaire. D’abord, nous croyons au moins à la capacité de nous perfectionner.

C’est notre « foi » maçonnique. Il sous-entend une part de liberté et donc de responsabilité au plus profond de notre être. Ensuite, qu’il faille trouver un sens déjà présent caché, ou le construire, peu importe finalement.

Si l’univers a une finalité, dans laquelle nous nous inscrivons, c’est notre devoir de la découvrir et d’y œuvrer. Si l’univers était dénué de sens, ce ne serait pas moins notre dignité d’homme de construire ce sens. Dans tous les cas, le sens ne relève pas de la révélation mais d’un acte de construction.

C’est là qu’est je crois le propre d’une démarche spirituelle, qui ne présuppose nulle croyance religieuse particulière. D’ailleurs, Jacques Monod ajoute, en parlant de l’homme : « Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part.

À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres ». (Fin de citation). L’homme a bien un choix, et ce choix peut être de donner un sens à son existence. Simone Weil, elle, écrivait « L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner ».

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Hasard, nécessité et vie Mais revenons à la phrase de Démocrite et à la vision du monde des penseurs présocratiques. Avant était la pensée magique. Tout ce qui survenait était caprice ou fins inconnaissables de divinités.

La vision pré socratique est la pensée d’un monde gouverné par des lois, et donc susceptible d’être appréhendé par la raison. L’objet est la particule en mouvement, c’est une conception atomiste et mécaniste du monde. Pour citer Démocrite : « Rien ne vient du néant, et rien, après avoir été détruit, n’y retourne.

  1. Les atomes se déplacent dans tout l’univers en effectuant des tourbillons et c’est de la sorte que se forment les composés : feu, eau, air et terre »;
  2. Cette conception est toujours valable dans la pensée moderne : le monde est fait d’un nombre incroyablement grand de particules, agissant de manière indépendantes selon la nécessité de lois physiques;

De l’indépendance des mouvements résulte la diversité, que nous appelons entropie, et la perception d’un hasard. Mais sous la contrainte de ces mêmes lois, apparaissent les formes stables du monde : astres, terre, êtres vivants. Le philosophe Leucippe formule ainsi les choses : « Aucune chose ne devient sans cause, mais tout est l’objet d’une loi (logos), et sous la contrainte de la nécessité ».

  • Ainsi, le monde n’est pas chaos, et les lois de l’univers font émerger des formes, à différents niveaux d’ordre successifs, à différents plans de réalités : matière organisée, vie, conscience;
  • Le hasard est le principe de l’expansion des possibles et de la diversité;

La nécessité est la condensation des possibles en ordre. La diversité conduit à la forme stable. La forme stable devient l’élément de base d’un nouveau plan de réalité où, à nouveau, se fera jour le hasard. L’univers ne tourne pas en rond car il y a émergence de plans successifs.

  • Le hasard est ici créateur puisqu’il donne les matériaux de la diversité;
  • L’évolution du monde est un jeu du hasard et de la nécessité, d’où se crée l’ordre du monde;
  • Les choses devaient-elle être dès le commencent ce qu’elles sont maintenant, avec la vie et la conscience ? C’est je pense une question de foi, hors de portée de la raison, car non démontrable, et où les constructions intellectuelles ne peuvent être que purement gratuites… Toutefois on ne peut nier, qu’elle devait nécessairement survenir ou non, la conscience était là depuis le départ au moins en potentialité dans les lois du monde, témoins d’un principe créateur;

Cela ne rappelle-t-il pas finalement la phrase de l’évangile de Jean : « Au commencement était le Logos » ? Hasard, nécessité et liberté Ce mouvement de création qui engendre l’ordre s’arrête-t-il à la vie et la conscience ? Je pense que l’on peut voir la démarche initiatique comme en étant justement la continuation.

Comme étant le relais que prend l’homme qui souhaite prendre part au mouvement de l’univers, et qui à vise à atteindre un nouveau plan de mise en ordre de son être conforme aux Lois de l’univers, celui de la spiritualité.

Ceci en dépassant les lois physiques qui ne sont que la partie matérielle de Lois gouvernant l’Etre. Si non passons de la construction du monde physique à celle de l’homme, nous sommes maintenant dans le domaine du monde physique mais aussi dans celui de l’Esprit, à la recherche du Principe, de la Loi Morale qui doit régler l’homme accédant à un plan spirituel.

L’homme a une liberté. Certes, ce peut être celle de faire ce que lui dicte simplement ses désirs élémentaires, dans le respect des contraintes sociales et des lois de son pays. Mais est-ce bien là la véritable liberté ? Lorsque seule la part biologique et matérielle de l’homme est à l’oeuvre, nous restons dans le déterminisme de la matière et des passions, sous l’esclavage du hasard et de la nécessité, et de la détermination des lois physiques.

D’ailleurs, on aurait bien du mal à définir cette liberté, toute relative. La véritable Liberté de l’homme, finalement, ce ne peut être que celle de son être profond, Elle ne lui est pas donnée d’emblée et reste toujours à conquérir. C’est en même temps un moyen et une fin à atteindre.

La naissance à un nouveau plan d’existence, c’est le passage de l’homme profane à l’initié. Pour cela, il faut nécessairement une rupture, qui est celle de l’initiation, celle du passage du monde profane au monde sacré.

La démarche du travail initiatique est de rendre possible cette liberté, en rendant l’homme à terme réellement responsable, capable d’appréhender un jour la dimension éthique. La véritable liberté nous est peut-être suggérée par cette parole de l’évangile de Jean.

  1. « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va;
  2. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit »;
  3. La conscience nous permet de dire « je » avec un sujet pensant et un objet de connaissance;

Ce n’est là qu’un préalable. Acquérir la véritable liberté, ce serait se libérer de l’enchaînement de la matière. Non pas se libérer de manière magique de ses contraintes car, être humains, nous restons bien évidemment dans la matière, mais passer du statut d’objet à celui de véritable sujet agissant, conscient de l’existence d’un nouveau plan d’ordre, et susceptible de s’intégrer dans celui-ci pour y prendre avec humilité une infime part.

  • Certes, c’est un but bien lointain, qui relève de l’idéal, et dont l’atteinte nous sera donc à jamais inaccessible;
  • Mais nous savons bien que ce qui est important n’est pas l’idéal but mais bien la pratique du chemin;

La démarche initiatique fonctionne par plans de conscience, et le moyen de se construire est le travail. Le travail initiatique La démarche du travail initiatique nous est donnée par le REAA légué par notre Tradition. La loge est le monde figuré où se déploie notre évolution.

  • Je crois que le travail initiatique est justement par essence l’acte de création;
  • Il doit donc être régi par le Principe de l’Univers;
  • Nous savons que nous sommes symboliquement dans le cosmos, éclairés par trois lumières que sont le soleil, la lune et le maître de la Loge;

Ces trois principes doivent éclairer notre démarche. La lune figure l’imagination. Elle ouvre le domaine des possibles. Sous son influence, nous pouvons nous ouvrir à l’autre, à nos ressentis suscités par les évocations. C’est le reflet du principe d’expansion du monde.

Le soleil figure représente la Raison qui éclaire les intelligences, et ainsi le principe de nécessité agissante, de condensation en ordre des matériaux issus de l’imagination. Le Maître de la Loge symbolise enfin le principe conscient qui s’illumine sous la double influence du rayonnement et de l’imagination.

C’est sous sa direction que fonctionne cette création en chacun opérée par le travail. Sous leur lumière nous travaillons et ensuite sortons contents et satisfaits, peut être un peu plus conscient et responsable, conscient en tout cas d’un certain ordre de finalité de l’homme dépassant celui qui était le nôtre.

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